Presque deux ans que je tentais
tout pour me réorienter professionnellement. Dans mon précédent article, je
vous parlais des difficultés pour se reconvertir. Aujourd’hui, après six mois de formation (moitié école – moitié stage en entreprise), je vous explique
ce que ça change de reprendre ses études à 30 ans passés.
Primo, c’est génial. C’est
rafraîchissant, ça change du train-train quotidien, on apprend plein de
nouvelles choses, que ça soit au niveau de notre domaine (forcément) ou de
l’actualité. Loin des discussions de comptoir des collègues, les intervenants
nous parlent de l’actualité et de la société en général avec un œil avisé et un
recul d’expert. Ça plaît ou ça ne plaît pas, mais de toute façon, c’est la réalité,
il faut s’y adapter (je n’ai pas dit s’y conformer, attention). Et surtout,
côtoyer la jeunesse, c’est une vraie bouffée d’oxygène. Dans ma promo de
licence professionnelle, nous sommes 24 étudiants, dont 5 « vieux »
de plus de 30 ans (ça va de 32 – moi – à 42 ans).
Deuxio, c’est fatiguant. Il faut
réviser, intégrer des éléments nouveaux. Mais j’ai une excuse : plus on
vieillit, moins on apprend facilement, c’est prouvé scientifiquement. Et surtout,
il faut sacrifier quelques soirées et week-end !! Adieu Walking Dead,
bonjour exos de stats…
Mes camarades et moi en cours de statistiques... |
Tertio, c’est aussi stressant car
on a des projets en groupe, et c’est là que je me rends compte que déléguer et
faire confiance, c’est pas mon truc. En plus, on a des échéances à tenir. Sans
compter les exams et les notes qui vont avec. Tout ça, ça fait longtemps que je
n’ai plus connu.
Quatro, pour moi, le seul point
négatif, c’est mon stage. Devenir une stagiaire après avoir été une salariée…
ou comment passer de « je suis quelqu’un » à « je n’existe
pas ». Pas de fauteuil (en plus, avant, j’avais un fauteuil avec
accoudoirs, eh ouais, la classe à la Dallas), plus de double écran (avant, j’en
voulais pas, mais une fois que je suis passée au double écran, je n’ai plus pu
m’en passer). Figurez-vous qu’on m’avait donné une chaise de salle
d’attente ! J’ai dû pleurer pour avoir un fauteuil à roulettes. Et
croyez-moi, 7h par jour sur une chaise de salle d’attente, ça flingue les
lombaires. Après, je pense être tombée dans une boîte un peu particulière
(personne ne parle, quitter à l’heure ne se fait pas trop), comme quelques-uns
de mes camarades, mais beaucoup d’autres sont très bien traités et l’ambiance
avec leurs collègues est top. Donc, tout dépend de l’entreprise dans laquelle
on tombe.
Moi à mon stage si je fais pas gaffe... |
Il faut savoir aussi qu’être
parents et reprendre ses études n’est pas incompatible, même si ça demande bien
sûr un peu plus d’investissement. Il y a trois mamans et un papa dans ma promo,
et ils gèrent très bien.
En somme, même si par moment,
c’est dur, n’hésitez pas si l’envie de changer de métier (et donc de vie) vous
démange. Dites-vous aussi que même à 40 ans, même si vous vous sentez vieux
avec toutes ces années d’expérience, ça vous laisse quand même encore près de
20 ans à taffer (oui, je suis persuadée que bientôt l’Etat va nous annoncer que
l’âge de la retraite va être allongé…), alors si vous n’aimez pas votre travail
actuel, allez-vous pouvoir le supporter encore 2 décennies ?
Tu es très courageuse.
RépondreSupprimerBeaucoup de personnes n'arrivent pas a franchir le pas,
Félicitations !!