dimanche 25 mars 2018

La fabuleuse série Agatha Raisin


Il est certains livres qui vous donnent la pêche, l’envie de sourire et de vous dire que la vie est belle alors que tout part à vau-l'eau dans votre life, de ces livres qui vous donnent envie de vous lever à 8h du mat’ un samedi matin rien que pour continuer à les lire. Vous voyez de quoi je parle ? Moi, ça m’arrive parfois de tomber sur des livres comme ça.  Souvent, ce sont des séries. Et comme celles à la télé, les séries littéraires ne rendent complètement accro. J’ai dévoré la collection des Spellman, celle des Bubbles, des « le chat qui... » de Lilian Jackson Braun, qui a rythmé mon adolescence, ou plus récemment la collection des Stéphanie Plum, que je découvre avec près de de 10 ans de retard. Mais aucune ne me rend aussi accro que celle des Agatha Raisin.

premier tome de la série Agatha Raisin

Petit rappel pour ceux et celles qui ne connaissent pas : Agatha Raisin, petite femme bourrue et râleuse d’une cinquantaine d’années, vend sa prospère entreprise de relations publiques basée à Londres pour pouvoir prendre une retraite anticipée dans les Costwolds, région qui a bercé ses étés d’enfants. Elle élit domicile au village de Carsely, vrai décor de carte postale avec ses monts vallonnés très verts, ses petits ruisseaux et ses maisons typiques de la région.

village typique des Costwolds

Vue sur la campagne des Costwolds

 Pour pouvoir s’intégrer, Agatha décide de participer au concours de quiches organisé par le village. En bonne citadine, elle ne sait pas cuisiner (et ne se nourrit que de plats micro-ondables), et en bonne femme d’affaires, elle est déterminée à gagner. C’est donc tout naturellement et sans aucun scrupule qu’elle se rend dans la meilleure épicerie de Londres pour acheter une tarte toute faite, qu’elle va présenter comme sienne au concours. C’est là que les ennuis (et les morts) vont commencer à s’amonceler dans le tranquille petit village de Carsely...

Je ne vous en dirai pas plus, pour ne pas gâcher votre plaisir de lire...

Une chose, cependant : je n’ai pas du tout aimé le premier tome. J’ai trouvé Agatha détestable et très agaçante. Mais comme j’aime bien m’acharner, j’ai acheté les deux tomes suivants. Et j’ai bien fait ! Agatha devient plus touchante, plus humaine, tout en restant, heureusement, une vraie enquiquineuse. Donc, voilà, si vous n’accrochez pas au premier tome, peut-être que les suivants vous plairont.

En France, nous en sommes à 10 tomes, les tomes 11 et 12 devant sortir en juin 2018. Et la saison 1 de la série « Agatha Raisin », inspirée des romans, est passée il y a peu à la télé. Je viens de commencer à la regarder, et elle n’est pas mal du tout, pour qui aime les ambiances à l’anglaise. La série est portée par Ashley Jensen, parfaite dans le rôle d'une Agatha Raisin aux manières pas du tout anglaises : elle râle, dit tout haut ce qu’elle pense, en fait des tonnes pour se faire bien voir, et n’hésite pas à se débarrasser des gens qui l’agacent de manière très cavalière, comme claquer la porte au nez. Dans le même temps, Agatha elle aussi se fait souvent humiliée et rabrouée, ce qui lui donne une dimension humaine très touchante. Dans la série, l’humour est plus présent que dans les livres. C’est parfois un peu surjoué, mais comme c’est totalement assumé, ça passe bien. En tout cas, je ris beaucoup quand je regarde la série. Le genre de série qui fait du bien au moral et fait passer un bon moment, drôle et sans prise de tête. Les intrigues sont moins bien ficelées que dans les livres, mais c’est normal : comme bien souvent, compiler un livre en 42 minutes relève de l’impossible (les fans d’Harry Potter savent de quoi je parle).

La maison d'Agatha Raisin dans la série (on voit l'actrice Ashley Jensen en premier plan)

Petite galerie des principaux personnages :

Agatha Raisin : petite femme trapue mais aux belles jambes, qu’elle aime mettre en valeur. Elle ne se départit jamais de ses talons hauts, aime les beaux habits et prend grand soin de sa peau (vieillir la terrifie) et de ses cheveux d’un beau brun épais et brillant, qu’elle porte au carré. Sa coquetterie transparaît surtout dans la série, où elle arbore des tenues et des chapeaux très chics et extravagants. Pour la fille que je suis, fan de Fran Fine d’« une Nounou d’enfer », c’est une vraie valeur ajoutée. A noter que dans la série, Agatha est blonde.
La curiosité naturelle d’Agatha la pousse à se mêler de tout ce qui ne la regarde pas, la conduisant dans des situations rocambolesques désopilantes. Elle se prend pour un détective amateur, mais en réalité, elle a surtout le chic pour poser des bonnes questions aux mauvaises personnes. Néanmoins, c’est toujours grâce à elle que la police découvre le meurtrier.
Agatha retourne parfois à Londres, sous la pression de Roy, son ancien assistant. Ce qui fait que certains tomes de la série se passent loin de Carsely, à Londres ou même à l’étranger. J’aime beaucoup ces changements de décor, cela donne du rythme à la série (qui n’en manque déjà pas).


Bill Wong : policier rondouillard d’une vingtaine d’années, qui vit encore chez ses parents et rêve de trouver une petite amie. Malheureusement, toutes ses histoires se soldent par des échecs. C’est le tout premier ami qu’Agatha se fait à Carsely. Dans la série, il est craquant à souhait.








James Lacey : LE grand amour d’Agatha. Ancien militaire à la retraite, il est son voisin direct. Entre eux deux, c’est « je t’aime moi non plus » tendance « fuis-moi, je te suis, suis-moi, je te fuis ». Lui est froid, distant, vieux jeu, rigide, tandis qu’Agatha est volcanique, inconstante, passionnée, entière et parle sans réfléchir. Habituée à obtenir ce qu’elle veut, Agatha s’obstine à lui courir après, alors qu’elle sait au fond d’elle qu’il n’est pas fait pour elle. Ils collaborent ensemble sur de nombreuses enquêtes. Dans la série, James est vraiment beau gosse, mais fait plus BCBG fringant qu’ancien militaire coincé, et il a l’air plus jeune qu’Agatha.


Sara Bloxby : la femme du Pasteur, confidente d’Agatha, et sa seule vraie amie, avec Bill Wong. Elle est la voix de la sagesse,  ne juge jamais (ou presque). Elle cherche toujours la gentillesse chez les gens, même si elle est loin d’être dupe. Dans la série, son rôle est un peu effacé, remplacée par Gemma (cf ci-dessous).

Charles Fraith : baronnet du coin, qu’Agatha rencontre au cours d’une enquête. De 10 ans moins qu’elle, un oursin dans chaque poche, mais un charme fou et une nonchalance irrésistible, Charles est un peu le « sex-friend » d’Agatha, laquelle oscille entre se sentir « sale et vieille » après une nuit d’amour avec lui et se sentir pleine d’affection pour cet adorable saligaud. On ne sait pas trop ce que Charles pense d’Agatha, une chose est sûre : même s’il couche à droite à gauche, et laisse souvent tomber Agatha comme une vieille chaussette après avoir couché avec elle, il est toujours là pour elle, et Agatha lui est souvent reconnaissante (sans lui avouer bien sûr !) d’être là dans les moments durs, contrairement à James, toujours absent quand elle aurait bien besoin de soutien.

Doris Simpson (Gemma Simpson, dans la série) : c’est la femme de ménage d’Agatha. Son rôle est plus important dans la série que dans le livre, où elle n’est évoquée que pour faire le ménage et garder les chats d’Agatha quand elle part en voyage. Dans la série, elle apparaît plus comme une amie d’Agatha, toujours prête à l’accompagner dans ses expéditions de détective.





Roy Silver : ancien assistant d’Agatha lorsqu’elle dirigeait son agence de relations publiques. Gay assumé, fan de mode et grand tombeur, il travaille désormais pour Pedmans, qui a racheté l’agence d’Agatha. Roy vient de temps en temps passer des week-ends chez Agatha, souvent mandaté par son patron pour convaincre la jeune retraitée de reprendre du travail, qui finit souvent par accepter, lasse de la vie trop tranquille de Carsely. Tout comme Charles, on le prend parfois pour son toy-boy.


Chose épatante, et dont je ne me suis aperçue qu’au bout du 6ème tome : ces livres ont commencé à être écrits... en 1992 !!!! La France a mis plus de 20 ans avant de traduire ces pépites, alors même que la série connaissait un succès incroyable en Angleterre et dans le reste du monde. Le pire c’est que je ne m’étais aperçue de rien avant de trouver étrange, dans le tome 6, qu’Agatha attende des documents de son ami Bill Wong envoyés... par fax. Où sont donc passés les téléphones portables et les emails, me suis-je demandé ??? Eh bien, ils n’existaient pas encore. J’avoue que j’adore ces romans d’avant les portables, je leur trouve un charme très rétro et romantique. La créatrice d’Agatha Raisin, MC Beaton, a aujourd’hui... 82 ans. Oui, ce n’est pas tout jeune. J’espère juste qu’en bonne Ecossaise qu’elle est, elle va tenir la forme pendant très longtemps afin de continuer à ravir nos soirées lecture. Car aussi étonnant que cela paraisse, Mme Beaton continue d’écrire ! En octobre 2018 sortira le tome 29 de la série des Agatha Raisin. Espérons également qu’avec l’âge, ses intrigues ne perdent pas de leur pertinence, comme ça a été le cas hélas pour Agatha Christie et Lilian Jackson Braun, dont les derniers romans, notamment ceux d’Agatha Christie, bénéficiaient d’intrigues plus que déplorables...

Voilà, j’espère que je vous ai donné envie de lire les Agatha Raisin. Quant à moi, je retourne finir le tome 10 !

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